vendredi 5 novembre 2010

« La traversée imprévue – adénocarcinome » d’Estelle LAGARDE


Pour mon plus grand enchantement, le mois de la photo a débuté il y quelques jours et, comme lors de beaucoup de festivals photo, le « off » est de la partie.

Pour honorer toutes ces festivités, me voilà donc partie pour arpenter les rues du Marais à la recherche de la galerie Dialogos où se tenait hier soir le vernissage de l’exposition « La traversée imprévue – adénocarcinome » d’Estelle LAGARDE.


L’exposition se présentant dans deux salles différentes (à deux étages différents), je vais décrire en deux parties différentes cette exposition.

J’entre donc dans la galerie. Première pièce. Exigüe, froide et très bruyante du fait de l’entassement des convives. Premier ressenti : je ne vais pas rester très longtemps. Claustrophobe et un peu agoraphobe (et même ochlophobe mais ça ...), ce lieu m’étouffe. Je tente de faire abstraction et j’observe.
A ma gauche, des autoportraits noir et blanc grand format. A ma droite, trois images couleur dont une accompagnée d’un petit texte qui semble sorti d’un journal intime. C’est le cas. Celui de la photographe. Cette exposition est en fait associée à un livre qu’elle a écrit et dans lequel elle retranscrit dix mois de sa vie sous forme de journal intime, depuis l’annonce d’un cancer du sein à sa guérison.

Je décide de continuer ma progression en empruntant le tout petit escalier qui mène à l’étage en dessous. Une salle identique à la précédente se présente : tout aussi exigüe et tout aussi bruyante.
Ici, la majorité des images sont des autoportraits noir et blanc, grand format toujours mais c’est à leur tour d’être accompagnés des suites de ce journal intime. Seule une image en couleur trône au milieu.

Le tour est vite fait.

Les photographies couleur sont bien différentes des noir et blanc. Toute l’exposition est constituée d’autoportraits mais à la différence des noir et blanc qui sont frontaux, très nets et visiblement faits en intérieur, les images en couleur nous donnent à voir une Estelle LAGARDE floue, en extérieur, avec des éclairages très surprenants. Elles représentent une sorte de spectre d’Estelle LAGARDE (la photographe n’est d’ailleurs pas franchement reconnaissable et se dédouble).
Contraste donc entre deux procédés (noir et blanc/couleur), deux formats (couleurs horizontales/noir et blanc verticales), deux techniques (studio, éclairage frontal, netteté/extérieur, éclairage plus subtil, poses longues).

Estelle LAGARDE a décidé grâce à ces images et ces textes de faire face au cancer du sein qui la rongeait. Jeune, belle et artiste reconnue, elle mêle grâce, sensibilité, courage, amour et même humour et ce que je considère comme étant de l’autodérision. Et c’est tout ça que l’on ressent lorsqu’on regarde ses images.
Je n’ai pas lu le livre, je n’ai lu que les cartons qui accompagnaient les photographies (je ne suis pas très adepte des titres ou légendes accompagnant des œuvres qu’elles quelles soient mais puisque le travail est photographique et littéraire à la fois, je m’y penche entièrement) mais l’ouvrage complet est cependant à la disposition des « récepteurs » que nous sommes afin, peut-être, de mieux comprendre (bien qu’il ne soit à mon avis pas nécessaire de s’y plonger pour comprendre ...)

28 photographies, une dizaine d’extraits de textes, des tirages superbes, simples, juste encadrés, sans verres : l’exutoire et les réponses à un questionnement face à la maladie. Une Estelle LAGARDE intime et sans fard.
En espérant pour vous qu’il y ai moins de monde que lors du vernissage, mais ça tombe bien : c’était hier.










Où ?
Galerie DIALOGOS
1 place de Thorigny
75003 PARIS

Quand ?
du 02 novembre au 04 décembre 2010
du mardi au samedi de 14h à 19h
     (signature jeudi 25 novembre à partir de 18h30)          

Plus d'infos :


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